La sculpture est une épure
La sculpture s’est invitée dans sa vie voilà trente ans. Avant il y avait eu des études d’économie, une première carrière dans la finance, trois enfants. Et le dessin, qui depuis toujours l’accompagne, comme un passe-temps ou une échappée. Un séjour au Maroc la met aux prises avec la matière – ce sera la terre pour commencer- et lui livre sa première sculpture, un buste d’après Rodin. Elle n’a cessé depuis d’explorer et de pratiquer cet art, avec passion, modestie et constance.
Son travail est épuré, monochrome. Raffiné. Du blanc quand elle travaille le plâtre. Du presque noir quand elle torsade des fils de fer pour leur donner la forme de ces branches noueuses qui tordent les chênes. Et la douceur d’une belle lumière hivernale. Ses figures sont aussi graciles que poétiques. Vol suspendu d’une chouette, pas de deux d’autruches en tutu, ou conversation chuchotée entre girafes.
Les matériaux bruts ont ses faveurs, de la terre ou du plâtre agrémentés de bouleau, de ficelle de chanvre, d’écorce ou de grillage. Le bronze ou la résine s’en mêlent parfois, pour une inscription dans un temps plus long. Dans l’œuvre de Delphine Martocq, la nature est une évidence. Le monde végétal et le règne animal l’émeuvent, l’attirent et l’inspirent. Mais elle s’est déjà essayée à Don Quichotte et à Icare, figures singulières égarées par leurs rêves, perchées sur d’autres astres.
Nathania Cahen – ELLE
Delphine travaille maintenant dans un atelier porte d’Asnieres , dans le 17e arrondissement de Paris
